Les pratiques BDSM font la place au bondage, à la punition, au sadisme et au masochisme et peuvent être particulièrement violentes. Pourtant, de nombreuses personnes les aiment et ont du mal à s’en passer, ce qui peut être difficilement compréhensible. Plusieurs équipes de chercheurs ont fait des recherches afin de permettre aux gens de comprendre pourquoi le BDSM est si apprécié de nos jours. Et leurs conclusions révèlent de nombreuses choses.
Des pratiques sexuelles pour sortir de la norme
Pour beaucoup de personnes, les pratiques sadomasochistes relèvent du domaine des pathologies. Mais le très sérieux manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association Américaine de Psychiatrie affirme le contraire. Celui-ci considère que ces pratiques permettent simplement de sortir de la norme. Une étude américaine, portée à la connaissance du public en mai 2013, va plus loin en avançant que les férus des pratiques sadomasochistes ont des relations sociales plus solides que les autres. Ces derniers seraient même plus relaxes que les personnes qui vivent leur sexualité en respectant la norme. On pourrait donc retenir que selon cette étude, le SM fait du bien.
Que se passe-t-il dans le cerveau des adeptes du BDSM ?
James Ambler, un diplômé en psychologie de l’université Northern Illinois University a fait des recherches afin de de savoir ce qui se passe dans le cerveau des adeptes du BDSM. Pour cela, il a fait appel à une communauté de switchers, c’est-à-dire des personnes qui donnent autant qu’ils reçoivent la douleur. Les sujets ont été soumis à un test cognitif dénommé « Stroop test », avant et après une partie de sexe. Pour ce test, ils étaient confrontés à des combinaisons paradoxales, comme l’écriture du mot « bleu » en rouge. Il s’agit là d’un bon moyen pour se faire une idée des capacités cognitives d’un individu.
Aussi, les adeptes du BDSM ont été invités à remplir des questionnaires relatifs à leurs sentiments sur le flux pendant qu’ils sont plongés dans des pratiques sadomasochistes. Entendez par flux l’état de concentration et de jouissance que les switchers éprouvent pendant leurs pratiques sexuelles. James Ambler a constaté que les sujets qui reçoivent la douleur pendant des instants sadomasochistes ont obtenu les scores les plus bas au Stroop test. Il faut comprendre par là que les pratiques SM pourraient influencer l’irrigation du cerveau et donc auraient tendance à modifier l’état de conscience de ceux qui s’y adonnent, une raison qui justifierait leur préférence pour ces pratiques.
Une tendance vers la spiritualité
Notez que le sadomasochisme n’est pas centré uniquement sur les pratiques sexuelles. Car il tend également vers la spiritualité. C’est ce qu’on retient d’une autre étude réalisée par Bred Sagarin et Ellen Lee de Northern Illinois University. Lors de leurs travaux, ils ont soumis les participants à une pratique qui n’est pas sexuelle mais considérée comme SM. Il s’agit de « danse des âmes », une partie jugée extrêmement douloureuse. Les personnes qui s’y adonnent doivent porter des piercings corporels rattachés à des cordelettes liées à d’autres cordelettes qui se trouvent sur d’autres participants ou à un objet lourd placé au sol.
Lors du rituel, ces cordes sont tendues aux battements d’une batterie ou au rythme d’une musique. Les participants ont dû répondre aux questions des chercheurs sur leurs émotions, leur stress et leurs sentiments pendant qu’ils font du sadomasochisme. Ils ont aussi prélevé un échantillon de la salive de ces personnes afin de mesurer leur taux de cortisol, l’hormone présente en grand nombre chez un individu très stressé. Comme résultat, il s’avère que lorsqu’un sujet a souffert durant le rituel, son taux de cortisol est en hausse. Mais bizarrement, ce dernier a fait savoir qu’il n’était pas du tout stressé. Les chercheurs ont ainsi déduit qu’il y a un aspect spirituel dans le SM. Ils affirment même que les effets du sadomasochisme pourraient se rapprocher de ceux du yoga et de bien d’autres pratiques de méditation.