La pratique du BDSM exige presque toujours un consentement mutuel, surtout quand il s’agit d’essayer de nouvelles expériences. Pour éviter de demander à chaque fois l’avis de l’un ou de l’autre et pour bien d’autres raisons, il convient d’établir un contrat BDSM. Ce dernier doit être uniquement utilisé à des fins privées entre les partenaires sexuels. Ce type de contrat est nécessaire pour avancer sérieusement et en toute sécurité dans le BDSM. Il convient donc d’y prêter une grande attention. Si vous êtes un nouvel initié ou même un adepte aguerri, ce qui suit vous dira tout ce qu’il faut connaître sur ce contrat qui vous liera dans le plaisir.
Les grandes lignes d’un contrat BDSM
Avant toute chose, il faut garder à l’esprit qu’un contrat BDSM doit être un contrat gagnant-gagnant. Tous les signataires doivent pouvoir protéger leurs intérêts mutuels et personnels. Il est parfois difficile de trouver cet équilibre surtout lorsqu’on considère que les deux parties sont généralement un dominant et un soumis. Le soumis ne doit pas par exemple se sentir lésé pendant l’acte en ayant une certaine marge de manœuvre. D’un autre côté, le maître doit avoir une liberté afin de jouer pleinement son rôle.
Faire attention à la forme du contrat
Le contrat définit les contextes de son application, c’est-à-dire à chaque fois que la pratique du BDSM ait lieu. Il contient de manière claire et concise l’attitude que la personne soumise adoptera à chaque séance : quel type de langage doit-il employer (soutenu, vulgaire…), quel comportement doit-il suivre une fois devant le maître (ne pas lever les yeux vers l’autre partenaire, avoir les cheveux attachés, être totalement soumise, etc.)… Tout cela afin d’éviter une punition déplacée.
Le contrat abordera aussi le sujet la tenue du soumis : Qui la choisit ? Quoi porter et à quelle occasion ? De quelle couleur doit être le vêtement ? Certains adeptes vont jusqu’à signifier clairement dans le contrat le type d’épilation à adopter et le parfum à porter.
Parler des envies et des objectifs
Même si le maître est celui qui dirigera lors de chaque séance, le soumis a aussi le droit d’exiger sa part de plaisir. Habituellement, les deux parties listent chacun de leurs objectifs pour ensuite les synthétiser. Le contrat doit inclure obligatoirement jusqu’à quel point l’esclave doit prendre plaisir. Est-il autorisé à atteindre l’orgasme ? A t-il ou elle le droit de se toucher sans en parler au maître ? Le maître, de son côté, doit aussi se fixer des objectifs pour mener à bien son rôle, comme l’enseignement qu’il doit fournir à son soumis.
Définir les limites
Le BDSM est une pratique sexuelle assez ouverte, dans le sens où les limites des relations sexuelles soft sont toujours franchies. Il convient donc de délimiter la pratique dans le contrat. Il faut commencer par statuer sur la liberté d’expression en instaurant ce qu’on appelle le safe code. Il s’agit d’un mot ou d’un signe (le son d’une clochette) par lequel le soumis signifie à son maître qu’il a atteint sa limite et qu’il faut arrêter. L’établissement des limites permet aussi d’évoquer les pratiques et les punitions à faire et à exclure pour éviter les douleurs extrêmes, etc. Le contrat fixe aussi les limites de temps (durée, fréquence) et d’espace (lieu des séances).
Quelques Règles pour réaliser un contrat
Le contrat engage au minimum deux personnes l’un envers l’autre. Voici quelques points qu’il peut être important de préciser dans le contrat.
1- Informations Générales
Lieu d’exécution du contrat : en privé, en public, partiel en public et dans quelles limites…
Contextes d’application du contrat : en privé, en famille, au travail, en public, avec des amis
Règles applicable à toutes les situations, tous les moments (les fondamentaux donc)
2 – Les pratiques
Concernant les pratiques dans le contrat, il existe deux grandes possibilités : la liste
Ici, on donne une liste des pratiques possibles avec certaines limites.
On distingue :
La soumission Physique
- Bondages, liens,…
- Fessée, cravache, martinet,…
- Les pinces, poids, cire de bougie,…
- Transformation physique
- Etc…
La soumission Sexuelle
- Disponibilité orale
- Disponibilité vaginale
- Disponibilité anale
- Travail de godes, dilatation, avec qui (la Maîtresse/ le Maître, des femmes, des hommes, le nombre etc.)
La soumission Cérébrale
- Humiliation & Insulte
- Exhibition
- Objectification
- Les règles de conduites
- Vouvoiement
- Pose et attitudes
- Tenues imposées..
Les zones de contrôle
Ici, on détermine ce qui est possible différemment. En trois zones.
- Zone totalement contrôlée : il s’agit là de préciser les pratiques que la soumise / le soumis s’engage à accepter pleinement en remettant toute sa capacité de décision à la dominatrice/dominateur (ex : possibilité de déterminer totalement les partenaires sexuels sans que l’avis de la soumise/du soumis ne sois jamais utile)
- Zone Interdite : il s’agit ici des pratiques que la Maîtresse/ le Maître s’engage à ne pas réaliser
- Zone floue : il s’agit des pratiques que la soumise / le soumis accepte de subir mais elle peut d’une façon déterminée à l’avance limiter ou donner son avis que la Maîtresse/ le Maître prendra en compte.
3- Les objectifs & son annexe
• Les objectifs : Bien trop souvent les contrats ne contiennent que ce qui est permis ou les limites. Il est important d’indiquer les objectifs poursuivis de façon générale. Par exemple : les directions que prendra la soumission conduiront la soumise / le soumis à développer son endurance sexuelle, sa féminisation, sa dilatation anale etc…
• L’annexe : il s’agit des éléments précis qui vont être travaillés. Ce document qui sera par exemple tous les 3 mois contrôlé pour voir les progrès et les retards, permet d’être modifié sans toucher au contrat à chaque fois. C’est un document très important quand la relation évolue car les contraintes changent sans cesse et il n’est pas toujours possible de les mettre dans le contrat d’origine.
Cela permet à la soumise / le soumis de savoir ce qu’on attend de lui et de voir son retard ou sa bonne docilité.
4- Les sanctions
Ici, nous précisons comment sera sanctionné le manquement à une des règles du contrat. Nous proposons deux styles de punitions :
– La punition immédiate : dès que le manquement est constaté, une punition peut être réalisée
– La punition cumulative : à la fin de chaque période (semaine, mois,…) le cumul de toutes les punitions est évalué pour punir une deuxième fois le fautif soit en regroupant toutes les punitions, soit en évaluant une punition globale.
Quel que soit le système de punition mis en place, nous conseillons fortement d’ajouter une clause se précisant qu’une fois la punition effectuée, l’ordre qui n’avait pas été respecté devra être effectué. Ainsi on retire à la soumise / le soumis la possibilité d’éviter ce qui est demandé en acceptant une punition. C’est soit l’acte demandé immédiatement, soit en cas de refus, la punition, puis l’acte demandé.
5- Rupture du Contrat
Ici, nous spécifions à quelles conditions, chaque partie peut rompre le contrat. Habituellement le soumis n’a aucune possibilité de rompre le contrat unilatéralement, alors que la dominatrice a le choix. Il peut cependant être précisé quelques conditions : recherche d’une nouvelle Maîtresse / un nouveau Maître pour la soumise / le soumis, période minimale entre l’annonce de la rupture et la rupture etc…
Bilan :
Bien sûr, ceci n’est qu’un exemple de ce que peut contenir un contrat BDSM, libre à chacun de l’adapter à se convenance et en accord entre les deux parties.
Si le contrat n’est donc « qu’un engagement totalement privé » et n’a aucun pouvoir légal, il peut être très puissant. Afin d’avoir cette force, il est nécessaire que les deux parties participent à l’élaboration du contrat.
Le contrat est la concrétisation du lien qui relie le dominateur à la soumise.