Le BDSM a gagné en popularité ces dernières années. L’œuvre 50 Nuances de Grey, porté au cinéma et traduit en une cinquantaine de langues, en est certainement pour quelque chose. En tout cas de nombreuses femmes l’intègrent de plus en plus dans leur sexualité et en sont comblées.
Une distinction à faire absolument
Il est important de distinguer les personnes qui pratiquent le BDSM de façon ponctuelle et celles qui l’ont placé au centre de leur sexualité. Cette distinction tient particulièrement à Pascal De Sutter, docteur en psychologie et membre de l’Académie des Arts de l’Amour. Pour lui, une activité sexuelle qui ne fait la place qu’au BDSM peut être le fait d’un dysfonctionnement. Mais si de temps en temps des jeux coquins plus softs sont intégrés, comme les fessées et l’utilisation des menottes, on peut augmenter l’intensité des sensations et garantir ainsi son épanouissement sexuel.
L’adoption du BDSM pour une perte volontaire de contrôle
Plusieurs témoignages mettent en avant le fait que l’adoption du BDSM engendre une perte volontaire de contrôle. C’est le cas de celui de Céline Messine, une bisexuelle de 25 ans qui a découvert le sadomasochisme pendant l’adolescence. La jeune femme lisait régulièrement des œuvres qui abordent cette pratique sexuelle. Le contenu de ces romans l’intriguait et l’excitait sérieusement. Céline était précoce quand elle a découvert le BDSM, une sexualité particulière qu’elle a vite adoptée et vit en toute sécurité.
Après avoir réfléchi sur la raison qui pousse de nombreuses personnes, comme Céline, à opter pour le sadomasochisme, la sexothérapeute, Claudie Caufour, pense que c’est l’envie de revivre une sensation intense du passé qui justifie ce choix. Elle soutient que la soumission vient combler le besoin d’activer à nouveau une charge émotionnelle particulièrement forte. Quant à la sexologue québécoise Sylvie Lavallée, être soumise est un bon moyen pour les femmes de s’abandonner entièrement aussi bien sur le plan physique que sur le plan mental.
Le BDSM leur permet de participer à des jeux qui font appel à leur part enfant. La conséquence directe est que cela engendre une sorte de perte volontaire de contrôle ainsi qu’une déresponsabilisation à la base d’un grand plaisir. Selon une journaliste britannique adepte du BDSM, les pratiques qui en sont liées lui permettent d’apprécier l’inconnu et le défi. Elle soutient que lorsqu’elle s’y adonne, elle ne sait pas d’avance ce qui va lui arriver, ce qui est très relaxant. Elle se fait dominer par un homme qui la pousse à faire des choses à la fois difficiles et excitantes. A la fin, elle ressent un sentiment de victoire.
Une impression de détenir le pouvoir
Selon les spécialistes, lorsqu’une femme se fait dominer, elle ne souffre pas des fantasmes et des pulsions de son partenaire. Car avant tout, un contrat est établi entre les deux parties, ce qui permet à la soumise de fixer ses propres limites. Une bonne partie de soumission doit être basée sur le consentement mutuel et la confiance, ce qui est impératif pour une véritable liberté mentale. Dans le fond, la soumise confie son plaisir à un capitaine de bateau qui se charge de la conduire là où le plaisir est ressenti intensément.
Pour certains dominateurs expérimentés, c’est la femme soumise qui détient le pouvoir en contrôlant l’homme qui la domine. Ils se justifient en avançant que c’est l’homme qui doit faire des efforts pour se dépasser et aller au-delà de ses limites pas pour son épanouissement mais pour celui de sa soumise. Et comme c’est la soumise qui définit ces limites, c’est donc elle qui détient le pouvoir. En outre, la soumise n’est soumise qu’au lit, et pas dans la vraie vie. Par ailleurs, pour ces dominateurs de métier, la soumission s’apparente à une forme de liberté.