Plusieurs femmes intègrent les pratiques BDSM dans leur sexualité et l’assument. Elles ne souffrent pas de pathologie, encore moins d’un quelconque symptôme de soumission sociale. Car en se faisant dominer, ces femmes choisissent de ne pas se fixer de limite dans la recherche du plaisir.
Le BDSM adopté occasionnellement
La plupart des femmes qui aiment se faire dominer le font de temps en temps et non en permanence. Il est ainsi important de faire la différence entre les personnes qui ont choisi de placer le BDSM au centre de leur vie sexuelle et celles qui la mettent en pratique occasionnellement. Dans le premier cas, certains spécialistes pensent que cela peut être un problème. C’est le cas de Pascal De Sutter, docteur en psychologie. Pour lui, une activité sexuelle exclusivement centrée sur le BDSM peut cacher un dysfonctionnement. Par contre, si on se contente d’intégrer de temps en temps dans sa sexualité des jeux liés au BDSM, tels que les fessées et l’usage des menottes, on favorisera plus son épanouissement sexuel.
Le désir de revivre une sensation du passé
Si certaines femmes ont adopté le BDSM, c’est en partie du fait de leur désir de revivre une sensation du passé. La sexothérapeute Claudie Caufour en est persuadée. Elle soutient ainsi que la soumission est un moyen de réactivation d’une charge émotionnelle très forte. Et c’est l’inconscient qui demande à revivre cette émotion afin qu’un apaisement soit obtenu. Quant à la sexologue et psychothérapeute Sylvie Lavallée, la soumission est essentielle pour permettre aux femmes de s’abandonner entièrement, aussi bien sur le plan physique que mental. Il se produit chez elles une sorte de perte volontaire de contrôle, ce qui leur permet d’éprouver du plaisir, et ce grâce à un jeu qui fait appel à leur côté enfant.
Etre soumise et détenir le pouvoir
Lorsqu’une femme accepte d’être dominée, elle ne souffre pas des fantasmes de son partenaire. En fait, elle est en contact avec ce dernier à partir d’un contrat et fixe ses propres limites. Car une soumission saine doit être basée sur le consentement mutuel et la confiance. Cela garantit une liberté mentale. Et dans le fond, c’est la femme soumise qui contrôle l’homme qui la domine. Du coup, c’est elle qui détient le pouvoir. Il faut comprendre que le dominateur n’est pas toujours celui qui tient la laisse. La soumise a le pouvoir car c’est elle qui fixe ses limites. Elle oblige son partenaire dominateur à élaborer des scénarios afin qu’elle ait de l’orgasme. Et puis elle n’est soumise qu’au lit et pas forcément dans la vie.
Selon des témoignages, on apprend que la soumission est perçue comme une forme de liberté. C’est ce qu’estiment certaines femmes en couple et complètement soumises à leur partenaire. Elles n’ont aucun regret et sont très heureuses d’atteindre la jouissance en empruntant la voie qu’elles aiment vraiment. Alors qu’avant, elles avaient des rapports sexuels sans être réellement préoccupées par leur plaisir. Pour elles, c’est une façon d’avoir le contrôle, la réelle garantie d’avoir de la satisfaction. La soumission permet donc à ces femmes d’avoir une vie sexuelle très épanouie.